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J.R.R. Tolkien
Cordwainer Smith
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Le néerlandais
La foire aux questions
Voici quelques questions
sur le sujet, pour clarifier un peu les idées.
Sur quel territoire parle-t'on
néerlandais ?
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Sur cette carte tirée du trimestriel
Septentrion, on voit les aires de répartition des
langues parlées sur le territoire des Pays-Bas (au
sens large) ; le néerlandais au nord et
centre, le français au sud, le frison tout au nord
et l'allemand, troisième langue officielle de la
Belgique.
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Carte extraite de «Septentrion. Arts, lettres et
culture de Flandre et des Pays-Bas», revue
trimestrielle de culture générale
publiée par la fondation
flamando-néerlandaise «Stichting Ons Erfdeel» (Murissonstraat
260, B-8930 Rekkem).
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C'est la question qui tue, récurrente, souvent
passionnelle ; elle l'était encore plus dans les
années 70 (souvenirs, souvenirs...). Il n'est pas rare de
rencontrer quelqu'un qui vous affirme péremptoirement,
dés qu'on aborde le sujet :
«Non non non ! Le néerlandais et le flamand,
ce n'est pas la même chose ; d'ailleurs, ma/mon
[grand-mère/belle
sœur/cousine]/[grand-père/beau-frère/cousin]
qui est/était flamand m'a bien dit que c'était
différent.»
Sans vouloir contester la légitimité des
informations familiales, examinons un peu les faits :
Il y a bien deux appellations, d'un côté
Vlaams, Vlaamsch, Vlaemsch (flamand)
suivant la convention orthographique adoptée, de l'autre
Nederlands(ch) (néerlandais). Le fait qu'une
personne originaire du Westhoek ressente une différence
importante entre son parler maternel et la langue parlée
à Amsterdam n'a rien d'étonnant. En France aussi,
même en dehors des régions qui ont une langue
régionale différente du français (basque,
breton, alsacien, occitan, catalan, flamand etc.), malgré
les efforts demesurés (et bien intentionnés !)
de l'école publique pour éradiquer les parlers,
dialectes, patois ou langues locales, on peut encore ressentir
cette différence. Que le parler de Dunkerque
(Duinkerk, l'église de la dune) ne soit
pas du Standaardnederlands n'a rien
d'étonnant. Toutefois, la langue appelée flamand
chez nos voisins Belges est la même que celle
appelée néerlandais aux Pays-Bas. Suite au
traité fondateur de la Nederlanse Taalunie (Union Linguistique
Néerlandophone) entre la Communauté
Néerlandophone de Belgique et le Royaume des Pays-Bas,
conclu en 1980, les mots et expressions «Vlaams»
(Flamand) et «Langue Flamande» (Vlaamse Taal)
ont été remplacés dans les textes de lois
Belges par «Nederlands» (Néerlandais) et
«Nederlandse Taal» (langue Néerlandaise).
Ceci n'empêche pas des différences de vocabulaire ou
de prononciation (notamment des sons notés
g, w et sch),
mais il y a continuité de part et d'autre de la
frontière.
On parlera donc plutôt des parlers néerlandais du
nord ou du sud.
Cette question savoureuse a été posée
début 2004 par un animateur de télévision
français à la chanteuse belge Axelle
Red :
Ils sont gentils, les Belges ; imaginez un peu qu'on demande
à un invité français si sa langue maternelle
est du vieil italien, on en entendrait parler.
Non, le flamand n'est pas du vieil allemand, lequel en
passant, n'est plus parlé depuis quelques siècles.
C'est tout simplement du néerlandais.
En revanche, il est proche du bas-allemand, dont il ne s'est
séparé que relativement récemment.
Le mot Hollande désigne à l'origine une des
Provinces Unies, qui devaient devenir le Royaume des Pays-Bas.
Cette province a été divisée en
Noord-Holland et Zuid-Holland. L'importance relative de cette
partie du Royaume et le fait que la capitale Amsterdam soit aussi
la capitale nationale a conduit à une confusion entre le
tout et la partie. Cette confusion est d'ailleurs entretenue par
certains Néerlandais qui déclarent parler le
«hollands». Très souvent donc,
néerlandais et hollandais sont synonymes ; on emploie
parfois ce dernier pour préciser qu'on parle de la
variante septentrionale, voire pour désigner les dialectes
des provinces de Hollande.
L'afrikaans, littéralement «africain», est
une des langues de la République Sud-Africaine. C'est un
créole néerlandais qui a pris statut de langue
grâce à l'opiniatreté et à la
qualité des écrivains
Afrikaners.
C'est la langue maternelle des Afrikaners, les
Boers (prononcé Bour, pas Beur ni
Boère) et de nombreux Métis du Cap
en Afrique du Sud ainsi que de
plusieurs groupes de population en Namibie,
Afrikaners de Windhoek (le Coin
Venteux) ou Basterds de
Rehoboth.
Quoi qu'en dise Mel Gibson dans
l'Arme Fatale 2, c'est une belle
langue avec des sonorités basses et profondes,
relativement facile à lire pour un néerlandophone,
plus difficile à comprendre à l'oral.
Un grand fantasme de beaucoup de gens qui ont des origines
flamandes ou néerlandaises.
Malheureusement (?), le de néerlandais
est un simple article défini ( le,
la), et n'a rien à voir avec le
de français, qui de toute façon
n'indique que rarement une origine aristocratique, mais
plutôt une provenance (De... tel endroit).
Quelques exemples :
- De Bakker - le boulanger ;
- De Bruyne ou Debruine - le brun (bruijn) ;
- De Winne - La Gagne (le nom du spationaute belge), du
verbe winnen-gagner ;
- De Koninck - Le Roi (de koning) ;
sans oublier bien sûr :
- De Vlaminck, De Vlaeminck - le Flamand (de
vlaming) ;
- De Waele - Le Wallon (un comble !) ;
Le de français indiquant la
provenance se traduit par van, qui correspond
à l'allemand von. De nombreux
patronymes français comportent cette particule comme :
- Van Parys - de Paris (van Parijs) ;
D'autres, courants dans le nord du pays (le Nord), sont
des traductions de patronymes flamands :
- Van der Meulen - Dumoulin ;
- Van de Putte - Du Puits ;
- Van den Vijver - Duvivier ou Delétang ;
- Van Dam, Vandamme - De la digue ;
- Van Doorn - Delépine ;
- De Clerk - Le clerc, du latin clericus,
l'ecclésiastique, par dérivation,
l'érudit, la personne instruite ;
- De Meester - Le Maître.
Ce genre de question dans une FAQ suffit à ruiner une
réputation de webmestre ; enfin !
Ce mot Hottentottententententoonstelling, à
décomposer en Hottentotten-Tenten-Tentoonstelling,
désigne une expostion (tentoonstelling) de tentes (tenten)
de Hottentots (Hottentotten). Ceci pour dire qu'en
néerlandais, comme en allemand
(voir Donaudampfschifffahrtsgesellschaftkapitaenwitwengesetzzusatzparagraph
**), on peut, même si c'est peu utilisé et
pas forcément recommandé, composer des mots
très longs. Comme nous avons affaire à une langue
germanique, le déterminant se place avant le
déterminé, à l'inverse de ce qui se pratique
dans les langues romanes ; le mot important, ici
Tentoonstelling, est placé en dernier.
** Paragraphe additionel à la loi relative aux
veuves des capitaines de la société des bateaux
à vapeur du Danube.
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